I’M NOT ASHAMED de Brian Baugh

La pire bande-annonce jamais montée vend forcément un produit en deçà des attentes folles placées en lui. Déjà parce que ladite bande-annonce grille tout le film, périlleuse approche de la tragédie de Columbine du point de vue de Rachel Joy Scott, la première victime des mass murderers, tuée « parce qu’elle croyait en Dieu » (en vrai, pas vraiment, mais who cares ?). A l’instar des productions du studio Pure Flix, comme les redoutables God’s not dead, l’action se déroule dans un univers parallèle où les chrétiens constituent la minorité la plus constamment opprimée du monde, en particulier aux Etats-Unis où la chienlit libérale ravage ce qu’il reste de valeurs à notre monde en perdition.

La photo de classe prise l’année du drame

Dans I’m not ashamed néanmoins, le propos sonne moins revanchard qu’à l’accoutumée et respecterait presque les préceptes altruistes de la foi qu’elle défend corps et âme… si sa description des deux tueurs adolescents ne tombaient dans une si pitoyable caricature, simple prétexte à un chantage à l’émotion passablement gerbant. Tenez-vous bien, si Eric Harris et Dylan Klebold sont passés à l’acte, c’est parce qu’ils jouaient aux jeux vidéo, qu’ils kiffaient le nazisme autant que le darwinisme – et encore, les scènes qui les décrivaient comme homosexuels ont été coupées après la tuerie d’Orlando. Comme quoi, même chez Pure Flix, il arrive d’être ashamed. Rassurant. A la fin du film, néanmoins, un carton vous invite à envoyer « Change » au 95577 si vous souhaitez influencer le monde comme Rachel. Pure Flix reste Pure Flix…