LA TOUR SOMBRE de Nikolaj Arcel

Il y a une scène plutôt drôle dans laquelle Idris Elba, en plein coltar dans un bus newyorkais, regarde deux teenagers glousser sur leur téléphone portable. Il les toise avec son petit regard dans les vapes et leur sort son expression totem, «Tu as oublié le visage de ton père ». Le film est pire que nul, anodin (alors qu’il s’agit tout de même de l’adaptation tant attendue de l’œuvre la plus emblématique de Stephen King), mais cette réplique me reste. Un peu comme quand l’inénarrable Jean-Marie Pallardy m’avait dit au téléphone qu’il viendrait avec le même bombers rouge et le même pull Lacoste en V rose pour les raccords de la deuxième session d’interview, que je lui avais répondu, pris au dépourvu, « c’est gentil », et qu’il m’avait interrompu en disant « Je t’arrête tout de suite : c’est pas gentil, c’est professionnel ». « Tu as oublié le visage de ton père », « C’est pas gentil, c’est professionnel ». Emparez-vous de ces expressions, répandez-les, par esprit de Noël.