VERONICA MARS de Rob Thomas

Ô toi, que j’avais envie de t’aimer. Rien que pour le principe, sur la seule foi de ta conception participative, en dehors des canons industriels hollywoodiens qui ne voulaient pas de toi – les fans de la série, stoppée net il y a sept ans faute d’audience convaincante, ont été invités par son concepteur Rob Thomas à une campagne de production sur Kickstarter. Plus de cinq millions furent récoltés, et le tournage de se lancer dans la foulée et sous les applaudissements des férus de justice artistique et de rage contre la machine. S’il fait illusion au cours de sa première partie répondant aux attentes du fan service, le film Veronica Mars peine à dépasser son statut d’épisode géant inutilement étiré, à la fois sur-écrit avec son lot de punchlines à gogo, et sous-écrit – la résolution grotesque de l’enquête n’est franchement pas loin du foutage de gueule. Et le spectateur de se rendre compte que le cuistot de sa madeleine de Proust, si alléchante d’aspect, a interverti le sucre avec du sel. A long time ago, we used to be friends. Ouais mec, a looooooong time ago.