BRITNEY EVER AFTER de Leslie Libman

Conséquence inattendue de l’hégémonie rampante du méta, les téléfilms soporifico-mélodramatiques de la chaîne américaine Lifetime deviennent un terrain d’expérimentation pour le troisième degré, alias le second degré traité de façon extrêmement sérieuse, alias l’une des plaies artistiques probables de la prochaine décennie. Après le poker face très étrange de A Deadly adoption avec Kristen Wiig et Will Ferrell, le remake vampiro-saphique du téléfilm Lifetime 20 ans d’âge Mother May I sleep with danger produit et interprété par James Franco, avant la diffusion ce soir PUTAIN CE SOIR de The Wrong Student réalisé par ce grand coquinou de David DeCoteau, il n’est jamais trop tard pour savourer ce biopic non autorisé de Britney Spears, et ses savoureuses licences poétiques driftant avec une remarquable absence de grâce autour de la notion de copyright. Une Brit-Brit d’origine australienne y engage une lutte de tous les instants pour dompter l’accent sudiste, succombe au charme approximatif d’un faux Justin Timberlake à se tordre, s’en sépare après une battle de danse dans une discothèque. Chaque scène irradie de fines touches caricaturales dans l’interprétation, l’écriture, la direction artistique ou même les effets de mise en scène – guettez les zooms à répétition sur l’interviewée dans les scènes « documentaires », c’est merveilleux.