DON VERDEAN de Jared Hess

Jared Hess, très vaguement connu en France pour Napoleon Dynamite et Nacho Libre, n’est pas le « meilleur secret gardé d’Hollywood ». Déjà, parce que cette expression vient d’être abattue d’une balle dans la nuque en pleine rue sous les applaudissements des passants, ensuite parce que le bonhomme déploie tout de même un univers très particulier, quelque part entre les frères Coen d’Arizona Junior et un Wes Anderson de l’Amérique d’en bas. Ses personnages rivalisent de freakserie veule, de mesquinerie touchante, dans des contes de rédemption de franches coudées thématiques et esthétiques au-dessus d’un simple décalage de convenance. Successeur tardif du génial mais pas facile Gentlemen Broncos, Don Verdean nage de prime abord dans les mêmes eaux de lose flamboyante, avant de surprendre par sa prise d’assaut audacieuse de la question religieuse et la justesse du traitement de son personnage principal. Sam Rockwell, martyr silencieux d’une filmographie indigne de son talent, trouve enfin un rôle à la mesure de sa somptueuse finesse.