THE GRAND BUDAPEST HOTEL de Wes Anderson

Chaque nouveau film creuse plus profondément le fossé entre les admirateurs de Wes Anderson, les vrais, les tatoués, et ceux qui se voient ravalés à leur statut de spectateurs poliment ennuyés. Comme Tarantino, Anderson est un autiste artistique fonctionnant exclusivement dans son univers en vase clos, au style maintes fois imité et jamais ne serait-ce qu’égalé, dont l’appréciation garantit des émotions puissantes et une sidération esthétique de tous les instants – en cas de rejet, ne surtout pas forcer et éventuellement réessayer plusieurs années plus tard. The Grand Budapest Hotel marque l’évolution notable d’Anderson vers des récits plus adultes, discrètement nimbés de sexe et de violence. Ses sciences de la direction d’acteurs, de l’écriture scénaristiques et visuelles n’ont jamais été aussi puissantes, au point de faire oublier que son cinéma n’est finalement qu’un habile dispositif en poupées russes.