LES MOUVEMENTS DU BASSIN de HPG

En grande partie délesté du pesant ego-trip masochiste qui plombait dangereusement On ne devrait pas exister, HPG, le météore éternellement crashé du porno français, rebondit une nouvelle fois là où personne ne l’attendait. Sa nouvelle expérience dans le cinéma traditionnel, guidée par une mise en scène instinctive qui se branle de perdre le fil, enchaîne les chocs de corps étrangers – le pimp Cantona et sa monstrueuse prostituée, la paumée Rachida Brakni et la romantique Joana Preiss, HPG et le bulldozer Jérôme Le Banner. HPG et la dépression, la bêtise frontale, la peur du sida ; HPG et ce cinéma d’auteur français qu’il tentait, souvent maladroitement, de baiser par tous les trous dans On ne devrait pas exister. Le réalisateur et le scénariste tentent de greffer leurs différentes histoires au jugé, l’acteur se torture pour gagner en épaisseur. D’abord effrayée par sa propre monstruosité, la sauce finit par prendre entre deux giclées (gentiment) trash et des foulées expérimentales. Les mouvements du bassin manque sérieusement de maîtrise, mais c’est ce qui construit justement son identité, sa sincérité parfois déplacée, et au finish son intérêt. Il n’y a rien de pire dans les arts franchouillards que cette increvable tendance de l’autoportrait de l’artiste en loser ne demandant qu’à être flagellé. Dans ce registre trop souvent merdeux, HPG vient de s’imposer en passionnant chef de meute.