MANDY de Panos Cosmatos

Un nombre assez significatif de films de genre qui débarquent dans les prochains mois portent la marque, l’empreinte esthétique du Neon Demon de Nicolas Winding Refn. C’est comme ça, personne n’y peut plus rien, c’est trop tard, quoi qu’on pense du film, son impact s’avère indéniable. Avec pour mêmes stigmates post-digestifs des tics spasmodiques de troisième génération de copies.

Nicolas Cage à sa seconde audition

Panos Cosmatos baigne dans ces marais de couleurs primaires, mais il a tracé auparavant sur sa propre route, celle de son précédent long Beyond the Black Rainbow, qu’on qualifiera de déconcertant les jours de belle humeur. Sur l’autoroute du bien, son side-car a embouti l’homme Cage, Nic Furie, Nicolas « western kabuki » Cage. Andrea Riseborough, qui entre cette performance, celles dans Nancy et La Mort de Staline, est en train de se conclure un exercice fiscal 2018 tout simplement monstrueux. Johann Johannsson lavé de tous ses péchés avant son grand départ dans l’ailleurs, petit ange cocaïné parti trop vite.

Des motards cénobites. Nicolas Cage en slip, qui hurle pendant deux minutes en buvant de la vodka. Des plans et des scènes iconiques à la pelle. Selon les visions successives, Mandy s’apprécie plus comme la somme de ses parties que comme la putain de montagne russe hypnotique de sa première fois. Dans tous les cas, et malgré tous les arguments totalement justifiés à son endroit quant à la pertinence d’un tel projet dans le zeitgeist mitigé de l’automne, Nicolas Cage, le visage entièrement recouvert de sang, s’y allume une cigarette avec la tête enflammée, fraichement décapitée de son ennemi. Et, partant, toute discussion s’annule d’elle-même, par pudeur.