9 MOIS FERME de Albert Dupontel

Enfin, la conjoncture astrale réunit public, critique, et même l’académisme des Césars pour honorer le talent hors normes d’Albert Dupontel, sale gosse d’un  cinéma français qui,  avec sa lâcheté  coutumière, se sent obligé de l’adouber  à la seule grâce de ses 2 millions d’entrées. L’auteur  endosse  à nouveau la  défroque d’un laissé pour compte déviant et plein de bonnes intentions, mais c’est pour mieux laisser la part belle au personnage féminin. La filmographie de Dupontel est truffée de femmes fortes, indépendantes, amazones, autant de guides essentiels qui révèlent l’antihéros (toujours interprété par Albert) à lui­même. 9 mois ferme inverse ce processus, et dédouane de fait le metteur en scène de sa folie esthétique ostentatoire. Passé une habituelle séquence d’intro où la caméra voltige pour enfoncer son protagoniste principal dans le chaos, la réalisation se fait plus discrète, les coups d’éclat moins forcés. 9 mois ferme est un objet furieusement drôle, à l’insolence diffuse. Albert Dupontel gagne à s’abandonner aux femmes.