STARS 80, LA SUITE de Thomas Langmann

La tournée Stars 80 cartonne, les vedettes sur le retour s’apprêtent à partir en vacances au ski mais l’euphorie est de courte durée : le comptable s’est barré avec la caisse ! Pour éviter d’être racheté par la concurrence, une seule solution : organiser un grand concert de la dernière chance au Stade de France avec quelques vedettes internationales en rab. S’enchaînent alors des négociations UN PEU LOUFOQUES et des obstacles GENTIMENT FARFELUS histoire de retarder un minimum le happy end karaoké final sur On va s’aimer.

Une éloquente métaphore de la carrière de Thomas Langmann. Sérieusement, ce type a réalisé la pire comédie française du XXIe siècle (Astérix aux Jeux Olympiques), il entretient avec une fougue quasi remarquable la plus désastreuse réputation d’un business éminemment pourri, et le voilà qui débarque, la gueule enfarinée, avec cette chose à la production infernale, qui pue le fric mal dépensé et semble crier en permanence sa pleine conscience de catastrophe industrielle écrite en réunions brainstorming à coups de mots clés et de punchlines foireuses par des quinquagénaires exploitant le filon nostalgique toute honte bue, schnoufée, vomie, ravalée. Au diapason des personnages de Richard Anconina et Patrick Timsit, le film avance au jugé, à l’improvisation jamais heureuse, avec un sourire de connard à qui tout est dû. Les gags penchent systématiquement vers la facilité, ça carbure à la private joke tellement évidente qu’elle en devient gênante. Gilbert Montagné est aveugle. Sabrina est belle. Jean-Marc Généreux est québécois. Jean-Luc Lahaye… non, rien (littéralement : outre sa pedo-joke, toutes ses scènes ont été coupées de la version ultimate du film – dommage, il y était humilié). Plus littéral, tu meurs, avalé par les limbes de l’humour raté.

 

Jean-Luc Lahaye, un peu trop à l’aise

Histoire de pimper un peu son affaire, le réalisateur-producteur-scénariste assure pendant une heure la promotion de Courchevel et multiplie les placements produits sans aucune vergogne. L’identification à ses personnages de promoteurs margoulins va sans doute trop loin – on appréciera, ou non, le regard doucettement complaisant que porte Langmann sur ses héros embobineurs adeptes de drogues récréatives. Prolongement inutile et profondément vain d’un semi-bide, dirigée n’importe comment et rapiécée de toutes parts, jamais originale pour deux sous, beaucoup trop longue et constamment forcée, cette suite condense tous les défauts du cinéma français. Sa seule existence peut suffire à plonger dans l’effroi, et augurer de sales lendemains pour la comédie française sous inspiration macroniste – ce qui, au terme d’une année où le genre n’a rien lâché idéologiquement, n’est vraiment pas peu dire. Sa confection chaotique devrait en tout cas servir de leçon. Il n’en sera rien.