REALITE de Quentin Dupieux

C’est peut-être de l’avoir vu entre 14 comédies françaises toutes plus lamentables les unes que les autres, ou le fait qu’il succède au sympathique mais très, très mineur Wrong Cops, toujours est-il que Réalité se savoure sans aucun problème deux fois d’affilée. Pour une fois, la comparaison avec David Lynch tient debout : nous voilà balancés au milieu d’un puzzle avec des trous béants et des pièces à l’envers, plusieurs anneaux de Moebius entremêlés avec la sidération des images comme seule mais formidable béquille. Comme chez Lynch, mal luné, il est très facile d’envoyer bouler ce délire qui ne raconte pas finalement grand chose du fait de son repli autiste sur lui-même ; bien luné, son ton absurde pousse à la surinterprétation pour lui donner plus de consistance. C’est bon signe.