L’ECUME DES JOURS de Michel Gondry

Qu’il eut été plaisant d’aller contre le sens du vent, et d’adorer inconditionnellement le dernier film de Michel Gondry, pour lequel le metteur en scène subit un quasi unanime procès pour abus d’inventivité – l’un de ces paradoxes qui contribue à faire détester la critique de cinéma auprès des spectateurs ayant la faiblesse d’avoir leurs propres avis. La réalité du film joue malheureusement contre lui : son univers ne tient pas debout. Gondry est un génie quand il s’attaque à la sphère intime, et un enfant prostré quand il s’aventure dans le monde extérieur.

La société de Vian était d’une ultra-violence achevée et mécanique, elle fait ici partie du décorum. Ses poussées gore sont mignonnes. La sous-intrigue sur Jean-Sol Partre ne rime plus à rien. La disparition des personnages n’émeut ou ne choque pas, en grande partie grâce à un casting totalement loupé – que Gad Elmaleh déménage donc en Russie et aille jouer Jérôme Cahuzac pour Abel Ferrara, histoire de se décrisper un peu. L’Ecume des Jours aurait pu être un film formidable, il n’est qu’intéressant.