SAINT LAURENT de Bertrand Bonello

La filmographie de Bonello m’emmerde profondément, que ce soit en termes d’ennui pur et de rejet viscéral de ses partis pris, que dans la reconnaissance contrainte d’avoir affaire à un authentique cinéaste, avec l’immense mérite de prendre ses thématiques à bras-le-corps. Saint Laurent ne fait pas exception, avec sa durée fleuve et ses dispositifs en poupées russes destinés à masquer la vacuité bourgeoise de son sujet. Pourtant, de tous ses concurrents aux prochains Césars, Bonello reste sans doute celui, avec Thomas Cailley, qui mérite le plus ses statuettes. Tout simplement parce que le bonhomme, contrairement à Jalil Lespert (au hasard), fait de l’authentique cinéma, qui me gonfle, certes, mais qui reste toujours plus honorable que le Sardou-porn à l’œuvre dans La Famille Bélier.