SHIN GODZILLA de Hideaki Anno

Le cinéma asiatique tant chéri au début du siècle a opéré en 2016 le plus spectaculaire des retours, tant en qualité qu’en force discursive à même de sortir le spectateur curieux des zones de confort dans lesquelles Vincent Bolloré ta mère LES ILLUMINATIS tentent de le circonscrire. Stephen Chow avec sa fable écolo foutraque The Mermaid, le cinéma sud-coréen avec les joliment transgressifs Dernier Train pour Busan, The Strangers, Mademoiselle et The Age of Shadows, et même le Japon, avec cette refonte totale du titanesque lézard destructeur par le créateur de la série Evangelion. Le coup de génie, d’une simplicité désarmante qui n’a d’égale que l’élégance subtile de l’exécution, consiste à appréhender le monstre comme une catastrophe naturelle, atrocement mal gérée par une administration broyée par son inanité bureaucratique. Les politicards multiplient les réunions, les votes, les motions, les sous-cabinets et pendant ce temps, Godzilla dévaste tout dans le meilleur blockbuster mondial de 2016, tout simplement.