En complète contradiction avec son personnage public, capable de se mettre à chanter « Beggin’, beggin’ WOO-HOO-HOO » dans un bar bondé (true story, bro), Rabah Ameur-Zaïmeche construit une filmographie taciturne, taiseuse, languide. Son petit dernier n’échappe pas à la règle, même si l’on y devise à foison sur les vertus de la contrebande et la construction de la République. Ces deux éléments ne cessent de se croiser dans une intrigue qui aime prendre son temps, comme si elle se calait sur la diction un rien forcée de Jacques Nolot, l’acteur le plus identifié aux côtés de Rabah Ameur-Zaïmeche himself. Ce dernier, en bloc impassible, livre son interprétation la plus intense, ultime garant de l’intégrité de son projet. Tout en énergie rentrée et rage politique contenue, Les chants de Mandrin marque l’esprit en dépit de ses partis pris minimalistes – pour résumer, on dira que c’est un film qui se mérite.
LES CHANTS DE MANDRIN de Rabah Ameur-Zaïmeche
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