Le film dont TOUTES les citations sur l’affiche mentent. Non mais sérieusement, tout critique du Figaro Mag soit-il avec ce que ça induit de crispation nerveuse, un type qui « hurle littéralement de rire » devant Toni Erdmann peut être soupçonné de déséquilibre psychologique. Comme dans l’excellent premier film de Maren Ade, Everyone Else, rien d’extraordinaire, de poignant, d’hilarant, nulle trace d’audace infinie. Il n’y a même plus cette sublime photographie estivale pour se tenir à quelque élément cinématographique aguicheur, juste une dilution temporelle aliénante qui pèse de tout son poids sur une situation de tension larvée. Maren Ade dissèque avec la même précision redoutable, faussement détachée. La nouveauté, c’est la récompense offerte par la formidable générosité des 45 dernières minutes, où le cinéma de dispositif ouvre son didactisme froidement théorique à l’émotion. Ça pourrait facilement relever de la manipulation la plus crasse, ça se révèle touchant d’une bien singulière façon, à la grâce de cette même maîtrise invisible qui évite au discours du film toute lourdeur signifiante.
TONI ERDMANN de Maren Ade
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