OBLIVION de Joseph Kosinski

Une minorité fatalement silencieuse attendait de pied ferme le nouveau film du réalisateur de Tron l’Héritage. Entre la scène ridicule avec Daft Punk et les considérations philosophico pouet pouet d’un Jeff Bridges en pleine mauvaise descente Dude-esque, il y avait tout de même, dans cet objet branlant, de pures idées de mise en scène et l’une des meilleures prostitution de la 3D vue sur grand écran. Adaptant son propre comic book avec un budget confortable et une superstar ultra-motivée, Kosinski avait a priori toutes les cartes en main pour porter sa vision cinématographique. Mais justement, et c’est bien là le problème, de vision, il n’y en a point. Oblivion n’a aucune originalité, à quelque stade de sa confection. Son scénario est un best-of de titres emblématiques de la science-fiction, sa réalisation s’engonce dans un style pompeux pour donner l’illusion du lyrisme, et retombe systématiquement à plat. Quant à la bande-son de M83, c’est bien simple : depuis le tube Midnight City, Anthony Gonzalez doit s’imaginer qu’on attend de lui de la musique de pub pour tablette numérique.