En sortant de La Nuit nous Appartient, la tentation de voir en James Gray l’égal d’une Sofia Coppola était plus que jamais dévorante : et si le bonhomme, tout talentueux metteur en images soitil, avait au final déjà fait le tour de ce qu’il avait à raconter ? Le somptueux Two Lovers avait rassuré, et la réussite quasi intimidante de The Immigrant nous confirme que James Gray est bel et bien l’un des metteurs en scène cruciaux de notre époque. Sombre sans jamais louvoyer avec le misérabilisme, d’une maîtrise sans failles dans sa direction d’acteurs – Marion Cotillard parvient même à faire oublier sa mort dans The Dark Knight Rises , d’une émotion jamais affectée en dépit de sa facture esthétique glaciale, The Immigrant rejoint les rangs serrés des films historiques dont la portée universelle est immédiatement perceptible. Chefd’œuvre, le mot est lâché.
THE IMMIGRANT de James Gray
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