Quentin Dupieux assure quasiment à lui seul la survie de l’absurde comme moteur cinématographique, entre l’écrasant héritage des Monty Python et le décalage “naturel“ de l’American Way of Life. De fait, ses films donnent avant tout l’impression d’être des dispositifs bien rôdés, des bijoux d’esthétisme tirés vers le haut par la force de leurs concepts narratifs. Que se passe-t-il lorsque cet univers se replie sur lui-même sans autre but que la résolution d’une intrigue basique, dont on nous balance de toute façon l’issue à la moitié du parcours ? C’est à vrai dire l’unique question posée par Wrong, sa nouvelle bande hallucinée aux hoquets merveilleusement grotesques. On s’y love dans des gimmicks sans aucun sens, on y jouit de performances irrésistibles, de gags somptueux, d’un timing comique quasi parfait. Quentin Dupieux est définitivement en pleine possession de ses moyens, et même si l’on peut bitcher à foison sur le manque de substance de son petit dernier, ce genre d’expérience en salle obscure est suffisamment rare pour nous clore le clapet. Pour le moment.
WRONG de Quentin Dupieux
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