A GRAY STATE de Erik Nelson

Que les choses soient claires : le documentaire ne résout nullement un quelconque mystère autour de la mort du protagoniste et de sa famille. Sa visée se révèle autrement plus ardue : s’éloigner du sensationnalisme (le montage d’un blockbuster indépendant conspirationniste) pour défricher la profonde tristesse à l’œuvre sur toutes les strates de cette histoire désespérée. Du traumatisme d’un réenlisté de force à son passage à l’acte (pardon camarades complothéoriciens, « supposé » passage), le parcours dessiné exhale surtout une profonde détresse, un déni, une colère. Il autorise le deuil que le complot confisque.