En fait de pamphlet à charge contre l’actuel président américain, ce “documentaire“ “sulfureux“ s’impose comme la réponse par l’absurde des républicains conservateurs aux gesticulations filmées de Michael Moore. En toute humilité, Dinesh D’Souza évoque son propre destin d’enfant élevé dans la misère des rues de Bombay, puis de brillant étudiant aux Etats-Unis où il accomplit le rêve de tout immigré : bosser pour Ronald Reagan à la Maison Blanche.
Barack Obama a étudié en même temps que lui, ils ont eu leur diplôme la même année, et du coup Dinesh ne comprend pas comment il a pu se retrouver loin, si loin à l’autre extrémité de l’échiquier politique US. Dinesh a une théorie : comme Barack n’a que très peu connu son père, il est devenu tout fucké sans sa tête. Il s’est mis à traîner avec des communistes anticolonialistes, puis a fomenté un plan pour se faire élire à la tête des Etats-Unis, grâce à l’Internationale Antiraciste. Voilà tout ce que nous apprend 2016 Obama’s America : Barack a été élu parce qu’il est noir, et son but secret est d’enlever de sa superbe à l’Amérique pour rééquilibrer le monde et booster les pays pauvres.
Pour étayer son propos, Dinesh se filme en train de dire « Oh my God » à divers intervenants dès qu’ils confirment un tant soit peu ses théories, et s’en va même rencontrer le frère kényan de Barack pour tenter de lui arracher des saloperies sur môssieur le président – en vain. Il y a des centaines de questions à poser sur la mandature Obama, des interrogations préoccupantes sur son bilan ; ce stupéfiant exercice de mauvaise foi partisane réussit l’exploit de n’en formuler aucune de réellement signifiante.