Dans un futur post-apocalyptique foncièrement débile, JTRO voit son frère BTRO mourir dans ses bras, suite à une compétition un peu trop soutenue de Dance-Dance Revolution. Après avoir juré de ne plus jamais jouer à ce jeu, JTRO est appelé à la rescousse par son vieux pote KCDC : il doit accomplir son destin, et sauver le FP, whatever that shit is.
A la fois le meilleur et le pire film de cette sélection – en tout cas le seul qui assume sa radicalité jusqu’au bout – The FP baigne dans ce qui pourrait bien être du cinquième degré. Dans l’absolu, la culmination horrifique de la culture hipster, la victoire définitive du sarcasme à l’emporte-pièce sur toute tentative de créer quoi que ce soit de nouveau ou, tout du moins, de sincère.
Conceptuellement, The FP fait flipper. En fait, il n’existe même pas. Un hommage parodique, conscient de lui-même et dans le même temps exécuté avec premier degré ? Il y a là suffisamment de paradoxes pour créer de l’antimatière.
MAIS.
Pour peu qu’on en accepte les codes, The FP butine suffisamment loin dans la connerie sidérale pour engendrer ce qui POURRAIT ressembler à de la fascination. Du recyclage enthousiaste de toute la culture des 90’s, de son esthétique outrée à son argot gangsta magnifiquement répétitif, surgit un objet qui ne prend jamais son univers de haut, ne fait pas dans le clin d’œil appuyé au spectateur mais se plaît au contraire à le prendre à rebrousse-poil.
Certaines blagues tombent à plat, d’autres sont franchement superbes. La platitude affichée des dialogues ronge le cerveau à petit feu (« Yo, shit is fucked up in the FP, dog » / « Yeah, I know shit is fucked up in the FP, man » – attention, c’est tout le temps comme ça) puis s’y infiltre comme une gangrène incontrôlable. Ah, j’allais oublier : la techno utilisée pour la bande-son devrait être interdite.