La nouvelle comédie trashouille américaine prendrait-elle un virage franchement droitier au risque d’y perdre son âme ? Depuis deux ans souffle en effet un vent de normalisation assez anxiogène du (pseudo) subversif, une tempérance des excès enfouie dans une aspiration à la maturité, sur une étrange ligne réactionnaire libertaire – les 3/8 et la vie de famille, oui, mais avec un rail de coke de temps en temps et des gros mots ! Pourquoi pas, dans l’absolu, si ce n’est que comme la schnouf, ce genre de schéma rend con et hypocrite. Après les assez horribles Bad moms, Hors contrôle, Sisters et en attendant The Boyfriend – pourquoi lui ?, Joyeux bordel marque le transfert de l’héroïsme marginal d’hier vers la célébration des anciens antagonistes. Gloire aux patrons incompétents mais rigolos, indécents avec leurs salariés mais sympathiquement excentriques, rêveurs mais obnubilés par le pognon (faut pas déconner), gros tocards occasionnellement le nez dans la poudre le temps de scènes trop lol. Grimaces, gesticulations, improvisations ratées en variations d’un script peu drôle, poussées d’hystérie… Hollywood, depuis que t’es passé de la weed à la coke, t’es devenue sinistre.
JOYEUX BORDEL de Josh Gordon et Will Speck
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