THE BLING RING de Sofia Coppola

Une spectatrice sortie du film avant la fin me disait « Ces gens, ce monde, c’est Satan ». N’exagérons rien. D’un fait divers superficiel, Sofia Coppola tire une œuvre dont la mise en scène, à force de s’effacer, finit par disparaître complètement. Ces gens, ce monde, ce film, c’est avant tout le vide.

THE BIG SHORT de Adam McKay

Les partis pris narratifs du film épousent la complexité du sujet à la perfection, et rendent dans le même temps sa vision assez pénible sur la longueur. La perruque de Steve Carell et le bronzage de Ryan Gosling annoncent la victoire de Donald Trump en filigrane.

ASTERIX – LE DOMAINE DES DIEUX de Louis Clichy et Alexandre Astier

Vu l’état cadavérique de l’humour made in France, un projet aussi scénaristiquement travaillé que celui-là fait office de piqûre d’adrénaline dans un champ de cataplasmes. Non content d’avoir choisi l’un des albums les moins évidents à adapter parmi les multiples aventures du gaulois moustachu, de s’être acquitté d’un script brillant, abordable par toutes les générations…

ASSASSIN’S CREED de Justin Kurzel

Michael Fassbender qui beugle du Patsy Cline, suspendu dans les airs avec un regard de Sheitan tristoune, chaos ou pas chaos ? Non, juste gênant, à peu près autant que de voir les espoirs placés en Justin Kurzel devenir des mines anti-personnelles défectueuses dans cette adaptation nulle, non avenue, où tout le casting et l’équipe technique…

MR WOLFF de Gavin O’Connor

Tout du long de ce polar très étrange, assez dur à suivre du fait de son paradoxe irréconciliable entre un script foutraque et une réalisation atone, la brebis égarée cherche en vain ce qui fit l’incompréhensible sève de Warrior, précédente réalisation de Gavin O’Connor, mélodrame hardcore sur fond de MMA dont aucun énième visionnage de…

TUNNEL de Kim Seong-hun

Avec application mais sans génie, Kim Seong-hun tricote son fil de péripéties comme une housse de rocking-chair. Amour du travail bien fait, de ne pas dépasser d’une maille. La facture de Tunnel semble à ce point générique que son discours, au final, peut aussi bien s’envisager comme critique balourde du jeu politico-médiatique, comme métaphore alambiquée…

STRICTLY CRIMINAL de Scott Cooper

Pas tant le grand retour de Johnny Depp qu’un simple investissement minimum dans un rôle plus intéressant que le sinistre Mortdecai. Pas de quoi se relever la nuit non plus : le registre, sans aucune espèce de surprise, est celui du sous-Scorsese sans ambition et gavé d’erreurs de casting trop grosses pour passer. Benedict Cumberbatch…

STRAIGHT OUTTA COMPTON de F. Gary Gray

L’important n’est pas tant que Dre, Eazy, Cube et d’autres mecs qui apparaissent quand même vachement moins à l’écran aient changé le rap-jeu à jamais et jamais. Non, paroles de producteurs milliardaires, l’important, c’est qui gagnait le plus de pognon, et comment par la suite, ils sont parvenus à gagner encore plus de pognon en…