JUSTE LA FIN DU MONDE de Xavier Dolan

Xavier Dolan, ce douloureux problème. Un artiste aussi clivant doit forcément posséder quelque chose d’intéressant à offrir. Ce n’est pas possible autrement. Ici même, dans l’antre feutrée et si réconfortante du Chaos, de nobles compagnons de route clament sans ambages leur amour déraisonnablement passionné pour son petit dernier, adaptation de Jean-Luc Lagarce millésimée cinéma français des années 2010 qui pèse sa race à l’école de la vie, frère. De fait, il s’agit sans doute de son meilleur film, du moins celui qui donnera le moins envie de se défénestrer à ses contempteurs. Quand bien même, ce petit émincé de conflits paroxystiques sur leur lit d’effets démodés risque de rester profondément absurde pour les Dolan-incompatibles. Pourquoi Vincent Cassel passe-t-il une grande partie de son temps à crier sans raison valable ? Marion Cotillard pense-t-elle à son futur rôle dans le Guillaume Canet pour tenir le coup ? Pourquoi Gaspard Ulliel bredouille-t-il comme s’il imitait Françoise Sagan dernière période ? Would you like her to rephrase the question ? Comment se déparer de cette impression tenace d’être devant White People Problem, le film, d’avoir affaire à l’équivalent d’un Fast & Furious du film d’auteur dans son absence assez remarquable de subtilité ? Le vertige de l’incommunicabilité n’a-t-il pas déjà été franchi par tous les caps ? Mais réponds putain, baisse la radio et réponds quand on te parle, au lieu de danser COMME UN CON LA, MAIS PUTAAAAAAIIIIIN CA Y EST JE M’EXPRIME COMME VINCENT CASSEL. Bien joué, Dolan. Tu ne mérites pas tes prix pour autant.