THE AMBASSADOR de Mads Brügger

Kamikaze s’il en est, le réalisateur, ancien journaliste de son état, se fait passer pour un ambassadeur de Centrafrique dans le but même pas déguisé de récupérer un gros tas de diamants. Le tout en caméra souvent cachée, dans un exercice documentaire aussi périlleux qu’édifiant. Odieux, hautain et condescendant dans la plus pure tradition coloniale, Mads Brügger se fond dans un décor gangrené par la corruption, et autres malversations de plus en plus inquiétantes – attendez donc la scène avec un ancien barbouze des services secrets français pour saisir l’ampleur du désastre. Si le montage peine à insuffler du rythme à ces péripéties hallucinées, le tableau final témoigne à la fois d’un travail de journalisme borderline mais pour le moins concluant, et d’une performance incroyable de la part de son auteur, faisant en quelque sorte de Mads Brügger la version courageuse de Sacha Baron Cohen.