MAN OF STEEL de Zack Snyder

Après ces deux entreprises de démolition de la culture comics contemporaine qu’étaient 300 et Watchmen, comment donc Zack Snyder allait-il s’y prendre pour pisser sur la tronche des fans de Superman ? L’attente était à la limite du supportable pour bon nombre d’ayatollah offensés par la disparition du slip rouge survalorisant de leur Clark Kentounet. Miracle, ironie suprême du mektoub, Snyder et son producteur Christopher Nolan investissent l’univers kryptonien avec vigueur, premier degré et émotion. Si l’on fait abstraction de grosses fautes de goût dans la direction artistique (le gloumoute volant de Russell Crowe est encore plus abominable avec la 3D) et dans la mise en scène (ces putains de zooms brutaux qu’on retrouve également dans le nouveau Star Trek), le premier tiers de Man of Steel tient bien la route grâce à son casting et à l’incroyable partition d’Hans Zimmer : mettez-là à fond dans le casque, descendez dans la rue, et vous vous mettrez automatiquement à marcher au ralenti, le menton levé, toisant les badauds de votre air divin. Arrive alors le personnage de Loïs Lane, dont les péripéties, toutes plus grotesques les unes que les autres, soulignent cruellement des problèmes d’écriture insurmontables. Dans la dernière partie, Snyder et Nolan prennent leurs enjeux, leur font « fuck that » et troussent grosso modo la même fin qu’Avengers. Un bukkake discontinu d’images parfois magnifiques et toujours über spectaculaires, à l’issue duquel (SPOILER, OBVIOUSLY), après avoir détruit une bonne cinquantaine de buildings, Superman refuse de laisser mourir une chtite famille et se débarrasse de son adversaire façon Jack Bauer des mauvais jours. C’est alors que déboule l’épilogue le plus honteux et absurde vu depuis longtemps sur un écran. Pour citer Axel, Bauer lui aussi, « A trop vouloir y croire, on n’y croyait plus ».