REVENGER de Walter Hill

Rendez-vous service si d’aventure vous n’avez jamais entendu parler de ce film : ne lisez aucun autre texte dessus, procurez-vous le en évitant soigneusement d’en connaître ne serait-ce qu’un résumé succinct, lancez la lecture et contemplez l’une des tentatives les plus spectaculairement ratées de l’année. Un film qui ne démarre même pas sur une fausse bonne idée, mais sur un pitch débile qui aurait 1 chance sur 1000 de fonctionner cinématographiquement, narrativement et idéologiquement dans une approche aussi terre-à-terre. Revenger / Tomboy / The Assignment est en quelque sorte le Boxing Helena de 2017, un pétard trempé, ruisselant d’un traitement à côté de la plaque, refusant catégoriquement de reconnaître un quelconque problème. La confrontation à rebours de deux personnages idiots, atrocement écrits et interprétés non sans bravoure par Michelle Rodriguez et Sigourney Weaver, coincés dans un postulat justifié de façon totalement absurde. De fait, ce dernier film de Walter Hill, qui pourrait être la fin de carrière la plus ironique depuis Kinjite, sujets tabous de J. Lee Thompson, se situe dans un ailleurs au-delà du bien et du mal, dans un cimetière chimérique des idées perdues. La démesure de son échec le place illico dans le panthéon des œuvres les plus mémorables de 2017.