WELCOME TO NEW YORK de Abel Ferrara

Ferrara n’a pas réalisé de bon film depuis Nos Funérailles en 1996. Pour quiconque a ne serait-ce que tenté de s’intéresser à son cinéma depuis deux décennies, le spectaculaire échec artistique de Welcome to New York n’a rien de surprenant. Comment expliquer le déversement de haine fielleuse d’une critique française qu’on a connu infiniment plus magnanime avec les expérimentations ratées du pauvre Abel ? Un mélange de réactions cocardières, partagées à égale mesure entre le rejet d’un Depardieu monstrueux dans le sens le plus littéraire du terme, et d’un producteur, Vincent Maraval, qui donne un peu trop son avis dans la presse sur la déliquescence du cinéma français. Comme à chaque faux scandale cannois, la meute aboie dans la même direction, raconte tout le film et souvent n’importe quoi à son sujet (il n’y a pas plus d’antisémitisme là-dedans que d’apologie du dogme mormon), et le gâche de facto pour les derniers curieux qui aimeraient bien exercer leur propre sens critique.