I FEEL GOOD de Benoît Delépine et Gustave Kervern

Le macronisme comme maladie mentale, symptôme avant-coureur de la fin du vieux monde. Tel est le programme pas vraiment implicite du dernier Delépine / Kervern, de retour flamboyant dans le monde du 7e art après des dérives concentriques dans les impasses du route-film semi improvisé.

Les tics dégénérescents de leur cinéma de l’économie esthétique sautent encore au blair, mais le récit abandonne la roue libre, reste concentré jusqu’à sa résolution, attendue, frêle et naïve, mais dans le même temps si adroitement troussée qu’elle rend presque heureux de retrouver Mouss & Hakim de Zebda – presque, faut pas déconner non plus.

La Scandinavie dans Aaltra, les anciens satellites russes dans celui-ci, la France des aires d’autoroute et des patelins désoeuvrés dans les précédents, la filmographie des duettistes ressemble de plus en plus à une exploration de l’Europe abandonnée, miroir de l’Amérique d’entre les côtes.