LE MONDE SECRET DES EMOJIS de Tony Leondis

Dans le monde beaucoup trop coloré du téléphone portable d’un moutard quelconque, les emojis cohabitent ensemble mais l’un d’entre eux GNAGNAGNAGNAGNAGNA :poop:.

Chaque centime versé à cette immonde déjection participe de l’abrutissement généralisé et nous précipite au bord de l’abîme. Vous vous rappelez, juste avant les sorties de The Social Network et du premier film Lego, comme l’expectative d’un long-métrage consacré à une marque allait automatiquement de paire avec une bonne grosse suspicion mercatique ? Allez bien vous faire foutre Phil Lord, Chris Miller, David Fincher et Aaron Sorkin. Le taux de vigilance est redescendu au plus bas. Vous avez créé une brèche dans le continuum espace-film où viennent de s’engouffrer succédanés toute honte bue, séquelles flashy et produits torchés en bande organisée, habilement dissimulés sous le masque torve du méta.

L’emoji courgette, arrogant et infatué

Avec un peu de chance, Le Monde Secret des Emojis pourrait colmater l’appel d’air de sa médiocrité de plomb.Ce plagiat éhonté de La Grande Aventure Lego et de Vice Versa vomit son absence d’âme dès les premières secondes pour s’enfoncer dans un éther vide, désespérément vide une heure et quart durant. Sa paresse d’écriture constitue l’une des pires insultes de 2017 à l’esprit humain, au niveau des bas-fonds du fond des réseaux sociaux. Cette bouse indigne de sortir sous quelque support que ce soit pourrait à l’extrême limite rappeler un autre dessin animé malade, homme-sandwich difforme pour marques en chien : l’infameux Foodfight! de Larry Kasanoff, qui avait moins pour lui l’hypnose déviante de ses animations hors du temps et sa prostitution même pas voilée du concept de bon goût, avec un Charlie Sheen chafouin en tête pétée du casting vocal. Ici, rien. James Corden et TJ Miller s’enfoncent un peu plus dans la vase de leurs choix humoristiques douteux, et l’absence de parti pris esthétique donne un aperçu assez terrifiant de ce que pourrait être le monde culturel d’un futur dystopique façon Handmaid’s Tale, où tout le monde aurait été lobotomisé. Le Monde Secret des Emojis, ou la contemplation du néant créatif absolu, même pas drôle, même pas fascinant. Le pire film d’une année pourtant féconde en ignominies ciné.