THANATOMORPHOSE de Eric Falardeau

Dans la série des films qui ne se voient qu’une fois et marquent à tout jamais, le premier long-métrage d’Eric Falardeau se pose là en termes d’inconfort psychologique et sensoriel. Oubliez les horreurs du genre torture porn, le vrai vertige se niche ici, dans le terrifiant cocon d’un huis clos intimiste, autour de la lente et douloureuse décomposition de son personnage principal. Fruit de la collaboration fructueuse entre le réalisateur et son actrice, totalement investie, Thanatomorphose prend au piège de sa langueur apparente pour mieux troubler par ses représentations graphiques de la décrépitude charnelle. Mise en scène, scénario, montage et musique s’entremêlent avec élégance et sans didactisme, laissant le champ libre à chaque spectateur d’y projeter sa propre interprétation. L’expérience de sa vision, toute désagréable soit-elle, suffit de toute façon à lui donner du sens.