MA LOUTE de Bruno Dumont

Dès les premiers insupportables beuglements de Luchini, à faire rougir Dany Boon de honte, il est très tentant de rejeter en bloc cette caricature grossière, pavanant ses intentions avec la grâce d’une femelle hippopotame prostituée en bas résille par les descendants du maquereau de la Vénus Hottentote. À défaut de vrai chaos, le doute règne en maître face à des élans de poésie lunaire, à un sens majestueux de la composition picturale, puis la misanthropie paradoxalement castratrice et émasculée de Dumont vient tout gâter à nouveau. Mieux vaut s’arrêter à la très crispante surface : dès lors qu’on creuse un peu ce que le film raconte, il n’en ressort qu’encore plus laid.