Pendant trois quarts d’heure, cette reconstitution de la grosse bavure policière survenue pendant le contre-forum de Gênes en 2001 nous la joue candide. Les divers protagonistes de ce faux film choral sont tous super gentils, et la narration surligne cette naïveté ambiante avec son leitmotiv pas franchement pertinent, à base de « Et dire que tout ça a commencé avec une bouteille lancée » – bouteille dont on aura l’occasion de voir moult fois le vol funeste au ralenti. Une fois la situation posée, Daniele Vicari nous assène l’énorme morceau de bravoure du film, l’assaut des forces de l’ordre remontées à bloc contre des civils désarmés. Et Diaz de se transformer en remake de Bloody Sunday sous stéroïdes, où la violence aveugle des coups de tonfas ne peut que prendre le spectateur à parti et jouer sur sa fibre d’indigné en deuil de Stéphane Hessel. La méthode ne date pas d’hier, mais permet à Vicari de composer un saisissant moment de cinéma : l’attente des résidents du premier étage, les mains levées, avec les bruits de passage à tabac en sourdine. Rien que pour cette monumentale minute, le film vaut le coup d’œil.
DIAZ de Daniele Vicari
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