HYPERNORMALISATION de Adam Curtis

Tout passionnante et pertinente soit-elle, cette tentative de rationalisation du monde contemporain souffre d’un paradoxe irréconciliable : la critique salutaire d’une vision du monde étriquée, simplifiée à outrance au service d’idéologies pliant l’Histoire à leurs funestes impératifs d’équilibre par défaut, ne s’accorde que difficilement à un montage et une narration évoquant les vidéos complotistes de type Loose Change ou, encore plus nettement, de la saga Zeitgeist. Gaulé de la sorte, le travail d’Adam Curtis se voit ravalé au rang de Kamoulox éditorial où, dans l’absolu, il devient tout à fait possible d’accuser Patti Smith de la déliquescence sociétale induite par l’avènement du libéralisme tel que pratiqué aussi bien aux plus hauts sommets que dans les franchises Occupy.