JUSQU’A CE QUE LA FIN DU MONDE NOUS SEPARE de Lorene Scafaria

Depuis sa mémorable composition de prof de philo dépressif dans Little Miss Sunshine, tout le monde sait à quel point Steve Carrell peut être un immense acteur. Tout le monde sauf lui. Ou son agent. Ou les Illuminatis, pour ce qu’on en sait. De petits rôles en grosses purges, sa carrière ne ressemble qu’à une série de rendez-vous manqués avec son réel potentiel. Aussi, il est plutôt plaisant de le retrouver dans cette petite chose à mi-chemin entre le grand public (dans la mise en scène) et l’indépendant tendance (dans l’écriture). Cette déclinaison solaire de Melancholia (un astéroïde nommé Mathilda y fonce vers la Terre) crée même un univers pré-apocalyptique audacieux dans sa première partie, jongle habilement avec les émotions avant de succomber aux sirènes mélodramatiques en fin de course. Dans une version mieux dessinée qu’à l’accoutumée de son personnage de Droopy paumé, Carrell brille de mille feux, parvient même à rendre crédible sa romance avec Keira Knightley. Et c’était pas gagné.