Depuis la fin de l’épopée Austin Powers, Roach est devenu le spécialiste des téléfilms politiques prestigieux sur HBO – je vous conseille chaleureusement Game Change, sur l’arrivée tonitruante de Sarah Palin (jouée par la grandiose Julianne Moore) dans la campagne présidentielle de John McCain (un étonnant Ed Harris). Du coup, il semblait l’homme idéal pour mettre en images ce projet de la team Gary Sanchez Productions, responsable des meilleurs films de Will Ferrell et de la géniale série Eastbound & Down. Malheureusement, ce que Jay Roach a gagné en aisance et en efficacité dans sa mise en scène, il l’a perdu en timing comique. Et sur ce projet, construit autour de l’hilarant antagonisme entre l’arrogant Will Ferrell et l’ingénu Zach Galifianakis, ça ne pardonne pas. Jusqu’à sa conclusion en forme de lourd clin d’œil à Capra, le script est pourtant plutôt bien charpenté, dosant à égales mesures les énormes références à l’actualité politicienne américaine récente (de fait totalement opaques pour les non-initiés) et les passe-plats royaux pour le duo d’interprètes. Mais pour véritablement emporter l’adhésion et, osons les grands mots, faire sens sur le creux lamentable et les opportunismes de la classe politique, Moi, député aurait eu besoin de partis pris artistiques plus affirmés. Et surtout, que les acteurs soient au service du film, et non l’inverse.
MOI, DEPUTE de Jay Roach
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