ALAD’2 de Lionel Steketee

Ce qui est dingue, à ce stade de 2018 et globalement de la France des années 2010, c’est que ce film ne finira même pas dans le classement des 10 pires daubes de l’année (en queue de top 20, peut-être, et encore, il reste trois mois pour plier et de gros challengers se pointent). Après Love Addict et L’Espion qui m’a larguée, il s’agit même du meilleur Kev Adams de l’exercice fiscal.

Ne me faites pas dire ce que je ne dirais même pas sous la torture d’une intelligence extraterrestre avide de semence, le résultat de ce brouet de mauvaises intentions pue autant que sa précédente itération. Et il aura fallu un long-métrage entier (et une comm’ du feu de Satan) pour réaliser à quel point l’humour de Jamel Debbouze ne manquait absolument pas au paysage comique français ou de quelque autre territoire reconnu par les instances internationales compétentes.

Jamel Debbouze, impayable quand il se trompe de mots

Parce que la curiosité est l’enfant d’une pute borgne sans-culotte coupée au montage salle d’Un peuple et son roi et d’un mec un peu lambda, je suis allé voir ce film en 4DX, pour tester le procédé et vérifier pourquoi le dernier né des usines Lionel Steketee / Kev Adams avait bien pu être choisi pour en démontrer les prouesses supputées. Sur cette dernière question, réponse easy baby: avec ses quasi 20 millions de budget, Alad’2 est ce qui se rapproche le plus d’un blockbuster français automnal.

Quid du rendu de ce supplément forain qui monte le prix de la place à un coquet 18,70 euros ? Dans le cadre d’une comédie française un peu trop sûre de son coefficient de rentabilité, l’expérience surligne les défauts du film au burin. Agitation disproportionnée des sièges dans le premier quart d’heure, ronronnement progressif propice à la somnolence perturbée par des flashs de lumière agressifs à chaque apparition / disparition orchestrée par un génie.

Dans les vues aériennes de Baghdad, de la ventilation et une odeur indéfinie, toutes deux représentatives de l’idée que doivent se faire les auteurs des ambiances moyenne-orientales. Dans le dernier tiers, une agitation spasmodique du siège pour tenir éveillé, des éclaboussements mal contrôlés, des jets de fumée un peu awkward, des coups dans le fauteuil pour surprendre.

La 4DX : la terrifiante mise en abyme pasolinienne de la comédie française des années 2010. Vivement Les Visiteurs 4.