Les vrais savent : le Japonais Sono Sion aligne une carrière aussi passionnante que massacrée par une exploitation hexagonale incohérente sortant ses films dans le désordre, avec systématiquement plusieurs wagons de retard. Sur la quinzaine de longs-métrages réalisés par ce metteur en scène passionnant, plus versatile et adepte de la remise en question que tous ses contemporains, deux sont sortis au cinéma (The Land of Hope et Guilty of Romance), trois ont été distribués en DVD (Suicide Club, Noriko’s Dinner Table et son chef-d’œuvre absolu Love Exposure). La sortie (en vidéo parce qu’il ne faut pas déconner non plus) de cet opus mineur mais délirant est donc un événement de taille, passé sous silence par des médias trop occupés à saluer le caractère « borderline » de Vincent n’a pas d’écailles. Même si Why don’t you play in hell ? encaisse mal la comparaison avec les films les plus cruciaux de son auteur, il a tout de même pour lui l’un des meilleurs titres jamais inventé, un besoin compulsif de filmer, une science jouissive du divertissement taré que n’ont jamais possédé et ne posséderont jamais les tenants de l’entertainment mondial. Alors pourquoi ne pas jouer en enfer et profiter du talent d’un cinéaste capable de faire prendre dix kilos de plus à Tarantino en une seule vision ? Hein, pourquoi ? Donnez-moi une seule bonne raison avant que je ne vous étripe à l’aide de ce sabre.
WHY DON’T YOU PLAY IN HELL de Sono Sion
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