UNDERWORLD : BLOOD WARS de Anna Foerster

Previously on Vampires goth vs Garous hipsters. Déjà le cinquième épisode, et c’est toujours plus ou moins la même zone entre les vampires et les lycans. Les premiers la jouent feutrés dans un château londonien en se donnant des grands airs shakespeariens, les seconds s’organisent des fight clubs miteux dans des gares, sous le regard fourbe de leur leader Marius. Au beau milieu, Escartefigue Selene continue de bastonner plus ou moins tout ce qui passe pour éviter qu’on ne lui gaule son sang, produit dopant pour bad guy & girl en mal de reconnaissance.

Les vampires, dans leur repaire so goth

I’m so gothic I’m dead. Grand seigneur, le film s’ouvre sur trois minutes de résumé des épisodes précédents. Ce qui ne le rend pas moins confus, tant sa cosmogonie de clip pour Evanescence ne rime toujours à rien, et que sa direction artistique insta-cuir moulant monochrome endort à force de monotonie darky dark généralisée – j’exagère, à un moment, il y a une aurore boréale, c’est mignon. En l’absence de ligne directrice forte, de quelque personnalité artistique que ce soit derrière les manettes, le temps écoulé entre chaque épisode de cette saga beaucoup trop épisodique correspond pile poil à la période nécessaire pour oublier l’intrigue, les personnages, jusqu’à l’existence même de cet univers composite de dizaines d’influences mal digérées, rappelées assez douloureusement à chaque itération de plus en plus forcée. La première demi-heure résonne à l’infini de cette scorie, ressassant des dialogues explicatifs pour bien resituer les codes, les enjeux, tentant au passage d’introduire de nouveaux personnages mal dégrossis que leurs interprètes ont tous le plus grand mal à défendre. Pire, ce who’s who de comédiens pourtant charismatiques, tous vus récemment dans des séries à la mode, rappelle avec cruauté à quel point le cinéma de genre contemporain a le plus grand mal à faire oublier la concurrence télévisuelle. Et Underworld cinquième du nom de trottiner de scènes d’action au gore propret, montées cut pour faire oublier leur manque d’originalité, en tunnels transitionnels laborieux. Le masochiste pourra tout juste se distraire de l’éternel non-jeu de ce grand dadais inexpressif de Theo James pour passer le temps – le type a plus de réaction en escaladant un mur de glace qu’en voyant son paternel crever, c’est du grand art. Pire que raté : ennuyeux. 1 étoile pour quelques transformations louves-garoutes plutôt réussies.