On peut rifougner quelques secondes sur la relégation d’un auteur de la trempe d’Alex de la Iglesia aux arcanes de la vidéo à la demande mais 1/ Netflix a de toute façon déjà pris possession de nos vies sans même que nous le remarquions 2/ fermons-là, un nouveau film du grand Alex est disponible, sachons apprécier ce type de cadeau quand la vie nous offre des citrons. Dans les coulisses d’un enregistrement télévisuel formaté jusqu’à la nausée bileuse parfumée au sang, le jeu de massacre hystérico-frénétique entre tous les protagonistes résonne des clameurs de révolte urbaine agitant le dehors. La farce, énorme, gigantesque, jouissive, gronde de cette colère populaire irriguant le cinéma d’Alex de la Iglesia depuis le somptueux Balada Triste. Mi Gran Noche cauchemarde une société incapable de regarder son grand soir en face, réfugiée dans sa gloriole pailletée, une poutre dans chaque œil, le pilotage automatique réglé sur la fonction kamikaze. C’est démesuré, c’est beau, c’est laid, guidé par la furie à la vitesse de 14 chevaux au galop, c’est à louer éternellement avec reconnaissance.
MI GRAN NOCHE de Alex de la Iglesia
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