Après la 3D VO, la 2D VO, la 3D VF et la 2D VF, comment résister à la tentation de voir le même film sur grand écran dans une cinquième version différente ? Parfaitement, c’est impossible. Introducing donc la 2D VO Noir & blanc director’s cut définitive, du moins jusqu’à ce que George Miller ne décide d’y substituer les Warboys par des clones de Jar Jar Binks, parce que c’est son droit. Comme par miracle, les petites scories esthétiques de Fury Road (les plans accélérés, les nuits américaines chelous, les effets de projection) disparaissent. Les mouvements de caméra sur les scènes de foule paraissent saccadés, et plongent de fait dans la rémanence des plus grands classiques du cinéma soviétique. Peu à peu, c’est tout le film qui se trouve bouleversé par ce choix pictural trop audacieux pour s’imposer sur une production aussi risquée. Chaque scène se redécouvre, certains détails engloutis dans le maelstrom visuel sautent désormais aux yeux. Mieux : la cosmogonie post-apocalyptique prend une ampleur inattendue, au point que je suis à peu près sûr, contrairement à ce que prétendait le caissier du cinéma, que certains dialogues ou plans ont été rajoutés pour l’occasion. Fake news ? à vous de witness, les poussins.
MAD MAX : FURY ROAD – BLACK & CHROME de George Miller
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