Blockbuster générique que tout le monde a déjà oublié malgré une belle performance au box-office, numéro 624.
Auteur/autrice : François Cau
L’INTERVIEW QUI TUE de Seth Rogen et Evan Goldberg
Chaque société a les batailles pour la liberté d’expression qu’elle mérite. La meilleure blague de Seth Rogen aura sûrement été de pousser Barack Obama à défendre un film de fumiste écrit dans les vapeurs de weed, trop long d’une grosse demi-heure, aux sous-entendus homo éparpillés au tractopelle. L’époque confond définitivement potache et subversif.
INTERIOR. LEATHER. BAR de James Franco et Travis Mathews
James Franco, dépositaire versatile de la norme de qualité James Franco, transforme un projet de re-création des sulfureuses scènes coupées du Cruising de William Friedkin en documentaire sur un aspirant comédien prêt à tout pour tourner avec James Franco. Un témoignage presque poignant sur la très haute estime de James Franco pour son propre travail…
INSTINCT DE SURVIE de Jaume Collet-Serra
Dans quelques décennies à peine, la filmographie il est vrai plutôt amusante de Jaume Collet-Serra sera sans doute réévaluée artificiellement par d’adorables Jean-Foutre. Sauf ce film. La minuscule tenue de Blake Lively et sa mouette de compagnie n’y pourront rien, jamais.
THE HUMAN CENTIPEDE 3 de Tom Six
Encore plus débile et dégueulasse que le postulat de base, la surenchère dans laquelle s’épanche Tom Six, escroc poseur bon chic mauvais genre, dans des séquelles qui pourraient servir de miroirs déformants à l’inanité monstrueuse du cinéma d’horreur contemporain si elles n’étaient si nulles, non avenues, et par dessus tout d’une bêtise à donner honte…
HOUSEBOUND de Gerard Johnstone
Bête de festival, cette première œuvre à la réalisation indéniablement maîtrisée peine cependant à survivre à une vision solitaire. Gerard Johnstone dose avec autant d’enthousiasme que de maladresse le mélange d’horreur et de comédie, la seconde étouffant systématiquement la première avec la grâce d’un coup de coude dans les côtes. Lui préférer sans aucune hésitation…
UN HOMME TRES RECHERCHE de Anton Corbijn
Philip Seymour Hoffman nous manque, et tout est dépeuplé. Il est le phare de cette adaptation brumeuse de John Le Carré, où l’idéologie et l’intégrité se noient dans les désespoirs urbains et politiques. Quelque part, derrière la lourdeur de l’austérité, un grand film se bat pour exister.
GUN SHY de Simon West
OK, hypothèse de travail : Antonio Banderas a changé d’agent pour un millennial qui ne l’a vu que dans Expendables 3 et Machete Kills. Et encore, ça n’explique qu’à moitié sa présence dans ce film profondément gênant, pochade pas drôle, satire datée de… de quoi, au juste ? Des rock stars sur le retour ? Du cinéma…
GUNMAN de Pierre Morel
Non mais sérieusement, vous pensiez vraiment qu’en mettant le réalisateur de Banlieue 13 et Taken à la barre d’une adaptation d’un roman de Jean-Patrick Manchette, tout allait bien se passer ? Qu’en alignant une distribution quatre étoiles et en actualisant l’intrigue, tout allait miraculeusement s’emboîter comme deux pièces de puzzle lubrifiées avec beaucoup de tendresse…
GREEN ROOM de Jeremy Saulnier
Non mais dans l’absolu, je suis d’accord. C’est génial, on a gagné, geek power WOU-OUH. Le genre truste les multiplexes et les gros budgets indolents, quelle belle victoire. Mais quid du cinéma de genre du milieu #PascaleFerran ? Il stagne, il souffre, il peine. Quand il accouche enfin d’un rejeton présentable, le monde s’emballe et…