L’exploitation française du cinéma fantastico-horrifique affiche des airs de wasteland dévasté – par pudeur, je ne parlerai même pas de la production nationale. Sans vouloir sombrer dans le racisme, les derniers succès du genre se ressemblent tous. Found footage, films de maison hantée, de possession, remakes désincarnés de petits classiques, les modes passent dans l’indifférence générale, pourvu que soit respecté le patron à destination des publics de multiplexes : dix minutes de remplissage, cinq de tension, un jump-scare, répéter le tout 5-6 fois. Dès qu’un film un tant soit peu intéressant pointe le bout de son nez, avec un peu de chance, il tourne dans les festivals cinéma de genre friendly avant de se voir distribué, ou pas, 6 mois à trois ans plus tard en DVD ou VOD, dans l’anonymat le plus total. Le pire, c’est qu’à une poignée d’exceptions près par an, c’est entièrement mérité. La standardisation affecte toutes les strates créatives, rejette toute originalité, atteint des auteurs aussi singuliers que Lucky McKee, pourtant revenu d’entre les morts en fanfare avec The Woman. La révolution annoncée par la démocratisation des outils de production se fait attendre.
ALL CHEERLEADERS DIE de Lucky McKee et Chris Sivertson
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